OMC Brésil, Inde, Japon, UE, USA ont réduit leurs divergences à Londres
Cinq grands acteurs de l'OMC (Brésil, Etats-Unis, Inde, Japon, UE) ont "réduit leurs divergences" lundi soir à Londres et accepté de discuter du commerce des produits industriels et des services en réponse aux concessions de Bruxelles sur l'agriculture.
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"Nous avons réduit nos divergences", s'est félicité devant la presse l'organisateur de la réunion, le ministre indien du Commerce Kamal Nath, au terme de plus de sept heures d'entretiens avec son homologue japonais Toshihiro Nikai, le commissaire européen Peter Mandelson, le représentant américain pour le Commerce Rob Portman, le ministre brésilien des Affaires étrangères Celso Amorim et le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy. "La mauvaise nouvelle, c'est qu'une journée de plus s'est écoulée", a ajouté le ministre indien peu avant minuit, alors que les 148 pays membres de l'Organisation mondiale du commerce n'avaient plus que cinq semaines pour préparer leur conférence ministérielle de Hong Kong, qui doit boucler les deux-tiers du cycle de négociations lancé en 2001 à Doha (Qatar).
M. Mandelson s'est réjoui que la réunion à l'ambassade de l'Inde à Londres ait permis de discuter "en détail" de la libéralisation du commerce des produits industriels et des services, comme le réclamait Bruxelles en l'échange de ses concessions sur l'agriculture. Le chef de la diplomatie brésilienne s'est montré plus réservé, même s'il a qualifié la réunion d'utile. "Les divergences restent très grandes", a-t-il estimé, tout en regrettant "le manque de discussion" sur l'agriculture. Les ministres n'ont pas voulu entrer dans le détail de leurs entretiens, afin d'en réserver la primeur à leurs collègues de l'OMC. Les cinq devaient en effet s'entretenir mardi à Genève avec une vingtaine de ministres du Commerce, avant que M. Lamy n'entreprenne de rédiger dans les tout prochains jours un projet de synthèse pour Hong Kong.
Les discussions achopent principalement sur la question de l'agriculture. Les pays en développement exigent des pays riches qu'ils réduisent leurs soutiens aux agriculteurs qui faussent les échanges internationaux. Très isolé lors de sa précédente réunion avec ses homologues américain, brésilien et indien, qui réclament que Bruxelles réduise ses droits de douane imposés aux produits agricoles, M. Mandelson a reçu lundi le renfort de son collègue américain, qui a demandé que les pays en développement ouvrent davantage leur marché aux services et aux produits industriels. "Les Etats-Unis se tiendront aux côtés de l'UE ce soir et demanderont des progrès sur (ces deux) autres dossiers de la négociation", avait déclaré M. Portman à son arrivée à la réunion.
Fin octobre, M. Mandelson a offert de réduire les droits de douane dans une fourchette de 35% à 60% sur les produits agricoles, mais cette proposition a été jugée insuffisante par les grands pays exportateurs. Mais M. Mandelson, qui négocie au nom des 25, fait également face à une forte pression interne de la part de plusieurs pays membres de l'UE, principalement la France, qui l'accusent de faire trop de concessions en matière agricole sans rien obtenir en échange. Le commissaire a affirmé lundi matin que la France était le seul pays membre à avoir mis en doute le respect de son mandat de négociation lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des 25. M. Mandelson a aussi estimé que "le gouvernement français n'a pas de droit de veto sur les propositions de la Commission ni sur ma stratégie de négociation". En réponse, le ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, a estimé que "personne ne doit avoir le moindre doute sur la détermination de la France".
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